Le président de la NASA, José Luis Antúnez, a confirmé que la quatrième centrale sera construite avec de la technologie et un financement chinois.

Le gouvernement national relance la construction de deux nouvelles centrales nucléaires, dans le cadre d'un programme appelé "projet national" déclassé en 2017. La Commission nationale de l'énergie atomique (CNEA) est chargée d'élaborer le plan tandis que sa mise en œuvre est placée sous la responsabilité de Nucleoeléctrica Argentina SA (NASA). Avec ces deux centrales, l'Argentine sera en mesure de doubler l'offre de production d'énergie nucléaire, la portant à environ 3500 MW (mégawatts) de capacité installée et atteignant 15% du mix électrique.

Les deux grands projets dont la NASA a prévu la construction, appelés quatrième et cinquième centrale nucléaire, ajouteront respectivement 1 100 MW avec une centrale utilisation la technologie de l'uranium enrichi et 700 MW avec une centrale utilisant celle de l'uranium naturel et de l'eau lourde, c'est-à-dire celle qui est développée historiquement  par l’Argentine.

"pour le schéma de construction de ces deux usines, dont la durée de construction est de huit ans chacune, il faudrait prévoir de lancer une usine tous les cinq ans, c'est-à-dire de la faire coïncider le lancement de la deuxième avec la moitié de la période de production de la précédente, afin de mieux utiliser les ressources", a déclaré le chef de la NASA.

Les trois réacteurs nucléaires en service - Atucha I et II et Embalse - contribuent à hauteur de 1700 MW au système électrique argentin.

Avec la participation de la Chine

La construction d'Atucha III, la quatrième centrale atomique d'Argentine, devrait commencer en juin 2022, suivie deux ans plus tard par la cinquième centrale. Atucha III, la prochaine usine à être construite utilisera la technologie chinoise de l'uranium enrichi. Ce sera la première de ce type à être construite dans le pays. Entre-temps, la cinquième centrale utilisera la technologie de l'uranium naturel et l'eau lourde comme refroidisseur et neutralisateur, qui est la technologie utilisée en Argentine dans deux modèles différents : Atucha I et II de Siemens et le Candu canadien, à Embalse, Córdoba.

La Chine financera les deux centrales, et cette participation est considérée avec suspicion par ceux qui poussent à un rapprochement plus fort avec les États-Unis et qui ont quelques références dans le parti au pouvoir.

À ce sujet, M. Antúnez a assuré que "dans un scénario réaliste, notre idée est de conclure le contrat avec l'homologue chinois vers la fin de cette année et, au cours des six mois suivants, nous devons remplir les conditions préalables pour accueillir le projet dans le cadre du traité pays-pays, car il ne résulte pas d'un appel d'offres public international. Il faut déterminer le caractère raisonnable du prix, les conditions concessionnelles favorables pour le financement et les conditions techniques. Tout cela prendra encore six mois. Par conséquent, le début du projet de la quatrième centrale sur le terrain peut être estimé en juin 2022, et à partir de là, il y a huit ans de construction".

Au total, "les deux centrales ajouteront 1800 MW à notre capacité installée, ce qui signifie pratiquement le double de ce que nous avons aujourd'hui", a conclu M. Antúnez.

Temps de vie pour Atucha I

Les techniciens de la NASA ont entamé la dernière étape du processus d'extension de la durée de vie utile de la centrale nucléaire Atucha I, après 47 ans de fonctionnement ininterrompu. Les travaux nécessiteront un investissement de 300 MUSD et lui permettront de prolonger son exploitation au-delà de 2040 avec sa puissance installée actuelle de 350 MW. "Atucha I doit s'arrêter en 2024 et nous nous devions de lancer le projet d'extension de la durée de vie dès maintenant, car nous devons commencer à fabriquer ce qui doit être remplacé. Et ce processus vient de commencer avec la nomination de la direction du projet", a annoncé M. Antúnez, qui a également présidé la NASA entre 2005 et 2014.

(Source : Tiempo Argentino 24/07/2021)