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Le gouvernement hongkongais considère la réindustrialisation comme la clé pour atteindre son objectif d’augmenter les dépenses en R&D pour de nouveaux produits à 1,5% du PIB d’ici 2022 . Mais qu’en est-il vraiment pour l’industrie locale du textile et de l’habillement ?
Si il est désormais possible de fabriquer à Hong Kong - avec un projet soutenu par un fonds d’innovation et de technologie de 3,6 Mds EUR - la sélection des candidats pour en bénéficier reste toutefois trop élitiste, privilégiant en premier lieu la haute technologie. Alors même que la modernisation de l’industrie du textile et de l’habillement locale a tout à y gagner ! Hong Kong devrait tirer parti de son rôle de pionnier de la mode durable, de ses capacités de R&D et de ses réseaux en Asie de l’est. Il ne faut pas oublier que, dans les années 1960, des dizaines de milliers d’ateliers, qui employaient jusqu’à 40% de la main-d’œuvre de la ville, fabriquaient des textiles, des chaussures et des biens de consommation bon marché.
L'expertise du l'industrie du textile hongkongais est toujours appréciée à l’échelle internationale pour la qualité de ses produits et ses capacités de R&D de haut niveau, à l’instar de l’Institut des textiles et des vêtements de l’Université polytechnique de Hong Kong, reconnu comme l’un des meilleurs au monde pour ses recherches et son implication dans l’industrie. Pourtant, cela ne suffit pas à insuffler un nouveau dynamisme au gouvernement, pour hisser cette industrie à son meilleur niveau ; en profitant d’un environnement favorable aux start-up innovantes, d’une capacité de R&D solide et d’un vivier de créateurs locaux talentueux, comme Harrison WONG (www.harrisonwong.com) ou encore Sau LEE (www.sau-lee.com) parmi tant d’autres, sont des avantages incontestables. De même, la ratification des 15 membres du Partenariat économique régional global (RCEP), pour la levée des barrières commerciales et des investissements, devrait éveiller l'intérêt du gouvernement sur les bénéfices économiques pour Hong Kong, en tant que centre d’approvisionnement international de premier plan dans ce secteur, ce qui permettrait de restructurer la chaîne d’approvisionnement.
En attendant qu’une réelle stratégie de soutien du gouvernement voit le jour, les acteurs de la filière (fabricants, détaillants) agissent ; à l’exemple de cette entreprise familiale hongkongaise Bombyx (signife en latin ver à soie), créée en 2018, qui a pour vocation de produire de la soie biologique et durable, avec le concept d'une économie circulaire. Entrepreneurs de père en fils, Andrew et Hilmond HUI ont investi dans une production aux normes de la durabilité.
Bombyx (www.bombyxsilk.com) avait prédit l'intérêt croissant des consommateurs pour les vêtements durables. Avec une centaine de salariés à Hong Kong et plusieurs dizaines de milliers d’employés et de sous-traitants en Chine Continentale, ce fabricant de soie fait partie de l’entreprise de vêtements Profits Fund Global, (PFG). Ce fabricant a investi dans la construction d’une nouvelle usine de confection dans la région du Sichuan, qui permet d’optimiser ce nouveau virage vers une économie circulaire adaptée : « nous voulions injecter autant de durabilité que possible. Des panneaux solaires ont été installés pour fournir de l'énergie et des installations de recyclage de l'eau ont été incluses, ainsi que des machines modernes à laver, sécher et coudre. Bombyx vise la neutralité carbone d'ici 2024 » précise l’un des cofondateurs (Andrew HUI).
Source : 28/06/2021 – Sian Powell – South China Morning Post