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Il ressort d’une question parlementaire formulée par le parti libéral allemand (FDP) une croissance inquiétante des cyberattaques contre les infrastructures critiques du pays. « Le nombre de rapports est passé à 345 l'année dernière. En comparaison avec l'année 2019, avec 254 dysfonctionnements signalés, cela correspond à une augmentation de plus de 35 % ». Si certaines perturbations peuvent être attribuées à des défauts techniques ou des erreurs humaines, le gouvernement fédéral s’inquiète « d’un nombre bien plus important de cyberattaques », d’autant plus que les chiffres du rapport « ne couvrent qu’une partie de l’économie ».
En effet, les entreprises allemandes sont aussi particulièrement confrontées à l’augmentation du nombre de cyberattaques. Le rapport publié par l’assureur spécialisé Hiscox démontre que bien qu’ « elles dépensent de plus en plus d'argent pour la sécurité, les entreprises allemandes ont enregistré des pertes particulièrement élevées en comparaison internationale ». La ransomware est la méthode la plus fréquemment utilisée : « 19 % des 1 000 entreprises allemandes interrogées ont déclaré avoir été attaquées par un ransomware au cours des douze derniers mois ». La pandémie de coronavirus a été un facilitateur pour les cybercriminels et « la proportion d'entreprises touchées au moins une fois par une cyberattaque est passée de 41 à 46 % en Allemagne ».
Pour faire face à la situation, le domaine de responsabilité de l’Office fédéral de la sécurité de l’information (BSI) a été élargi avec l’adoption de la deuxième Loi sur la sécurité informatique. « Le champ d'application de l'autorité s’étend désormais également aux entreprises qui revêtent une importance économique particulière, du fait de leur forte valeur ajoutée ou dont la défaillance due à une attaque aurait un impact sur l'infrastructure critique ». Le gouvernement fédéral cherche désormais à obtenir une vision plus limpide des cyberattaques. « Compte tenu de l'automatisation croissante du trafic et de l'économie, nous ne pouvons nous permettre aucun angle mort » conclut le député FDP du Bundestag Bernd Reuther ».
Source : Dietman Neuerer, 22/05/2021, Handelsblatt