Date de publication :

Avant le déclenchement de la pandémie, le Mittelstand - qui représente la moitié des emplois en Allemagne - accusait un retard dans sa transition numérique. Selon une enquête de la fédération allemande du numérique Bitkom, « une PME sur cinq n’avait pas de stratégie pour sa numérisation au début 2020 ».
Le Mittelstand a cependant bien réagi à la crise et en a profité pour accélérer sa transition numérique. La banque publique d’investissement KfW note qu’entre mars 2020 et janvier 2021, « 33 % des PME allemandes avaient déjà accéléré leur numérisation. Le mouvement est particulièrement perceptible parmi celles qui ont été le plus touchées par les fermetures, comme la restauration ou le commerce de détail, où ce sont 41 % des entreprises qui sont passées au cloud pour stocker leurs documents, ou au service client en ligne pour les livraisons par exemple ». Aussi, au début de la pandémie, « entre 20 et 30 % des PME utilisaient les possibilités de l’e-commerce. Elles sont maintenant plus de 60 % » note Ingeborg Neumann, fondatrice du groupe Peppermint et vice-présidente de la fédération allemande des PME.
Le Mittelstand a pu bénéficier d’aides fédérales pour accélérer sa numérisation. « Le programme d’aide Digital Jetzt (Numérique maintenant), mis en place par le gouvernement pour aider les PME n’a d’ailleurs pas totalement été réparti : sur les 203 M EUR prévus en septembre 2020, seuls 163 M EUR ont été attribués mais pas encore payés » ont indiqué les autorités fédérales dans une réponse parlementaire. Le ministre de l’Economie Peter Altmaier a par ailleurs assuré que « ces aides seraient prolongées jusqu’à la fin de l’année ».
L’optimisme du Mittelstand doit cependant prendre en compte la réalité indique le co-président de la banque régionale DZ Bank Uwe Fröhlich. Il avertit : « si beaucoup de PME ont pu se montrer réactives et innovantes en s’appuyant sur la solidité de leur trésorerie pour faire face à la crise, celles qui étaient fragiles auparavant risquent de ne pas se relever ».
Source : Nathalie Steiwer, 22/06/2021, Les Echos