L'initiative vise à palier au vide de la réglementation fédérale concernant les jeux vidéo, pour ensuite s’aligner sur celles des autres pays européens. « Elle définit des éléments clés tels que les mécanismes de contrôle d'âge et les notifications de contenu, et propose la création d'un organisme de protection de la jeunesse composée d'acteurs clés de l'industrie, qui sera chargé de rédiger une réglementation englobant lesdits éléments clés » détaille Anouk Summermatter, journaliste spécialiste des jeux vidéo.

Si elle est adoptée, la loi exigera de chacune des plateformes de jeux vidéo la mise en place de mesures de protection et de contrôle sur le contenu proposé. Elle imposerait également une amende de 36 928 EUR (CHF 40 000) aux contrevenants.

Au-delà des aspects restrictifs et réglementaires, Anouk Summermatter souligne les effets bénéfiques des jeux vidéo. Selon la journaliste, « une partie fondamentale de l'être humain est de se connecter aux autres et d’apprendre et les jeux vidéo offrent cela ». Elle ajoute : « il s'agit d'un langage universel, d'une culture sans frontières et des organisations telles que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Comité International Olympique (CIO), dont leur siège respectif est en Suisse, l'ont compris et l'ont adopté ». A. Summertmatter cite la campagne de l’OMS #PlayApartTogether qui a permis aux joueurs de s’éduquer en ligne face à la pandémie et expose les apports de plusieurs autres jeux vidéo. Le jeu Sea Hero Quest a par exemple permis aux scientifiques de « diagnostiquer précocement la démence et éventuellement trouver un traitement. À ce jour, il a créé la plus grande étude sur les capacités de navigation spatiale de l'histoire, jouée par +4,3 M de joueurs » explique la journaliste. Elle nomme aussi la société Earth Games qui cherche à aider les joueurs pour comprendre le processus législatif permettant la lutte contre le changement climatique ou encore National Geographic Challenge qui « aide les enfants à améliorer leurs connaissances en géographie ».

Si Anouk Summermatter conclut en reconnaissant les résultats des recherches démontrant les effets négatifs des jeux vidéo, elle souligne la nécessité d’adopter une perspective équilibrée afin de « comprendre l'impact des jeux vidéo sur le développement des enfants » et de mener « un débat national constructif ».

Source : Anouk Summermatter, 13/07/2021