Date de publication :

Secteur Tech et Services
Pays concerné
Mexique
Thématique Entreprises
Daniel Vogel, cofondateur et PDG de Bitso, a lancé la plateforme en 2014. Il s’agissait alors de l’une des premières plateformes au monde pour les transactions en crypto-monnaies et de l'une des premières startups fintech au Mexique. Ni la grande volatilité qui caractérise ces actifs, ni le fait qu'il n'existe aucune réglementation de la banque centrale pour les soutenir, ne suffisent à dissuader ceux qui spéculent avec les crypto-monnaies, les principaux clients de Bitso. Au cours de sa sixième année d'existence, la société a atteint la barre du million de clients. L'année suivante, elle en a ajouté un autre million. Sa croissance exponentielle, impensable dans une entreprise traditionnelle, a attiré un tour d'investissement de 211 M EUR en mai dernier, faisant de l'entreprise la deuxième licorne du Mexique. Javier Martínez Morodo, directeur de la croissance de la startup, est chargé de définir les stratégies qui permettront à Bitso d'atteindre 10 millions de clients dans les trois prochaines années et d'offrir de meilleurs rendements à ses actionnaires et à ses utilisateurs - en plus de créer de nouveaux services basés sur la blockchain. Avant Bitso, il a travaillé 11 ans au sein de la société de courtage GBM, qui est devenue en juin la troisième licorne mexicaine. Martínez Morodo connaît Bitso depuis sa fondation car il a été l'un des premiers investisseurs et utilisateurs de l'entreprise. L’interview ci-dessous est issue d’un entretien avec le media LABS Mexique.
Image info sectorielle

Comment une startup comme Bitso a-t-elle pu être évaluée à 1,86 Mds EUR en sept ans ?

Javier Martínez Morodo - Tout d'abord en raison de la traction qu'elle exerce. Aujourd'hui, nous avons 2,2 millions d'utilisateurs, un nombre qui augmente de plus de 10% par mois. Lorsque l'on projette ce taux de croissance dans de nouveaux pays et régions, la masse critique est très importante. Deuxièmement, parce que nous sommes déjà une entreprise rentable (…). Et troisièmement, parce qu'une grande partie de l'évaluation [concernant la valorisation de l'entreprise] est due à la possibilité d'étendre ses activités au niveau régional. Pas seulement au Mexique, où nous avons 1,6 million d'utilisateurs, mais aussi en Argentine, où nous avons ouvert il y a moins d'un an et où nous avons déjà un demi-million d'utilisateurs ; nous sommes en train d'ouvrir au Brésil, et demain ce sera en Colombie.

Dans quelle mesure pensez-vous que l'entreprise va se développer ?

JMM - Nous allons terminer l'année avec environ 3,5 millions d'utilisateurs et dans trois ans nous voulons atteindre 10 millions. Mon travail consiste à déterminer comment y parvenir.

Comment contrer le fait qu'au Mexique, les crypto-monnaies n'ont pas cours légal et ne sont pas soutenues par la banque centrale ou le système bancaire ?

JMM - En tant qu'entreprise, nous sommes une fintech autorisée au Mexique, nous sommes réglementés en tant qu'établissement de paiement électronique. La garde des actifs est à Gibraltar, elle n'est pas garantie par les banques mexicaines mais par une assurance privée en Europe qui les protège contre des risques comme le piratage.

Quelles leçons Bitso pourrait-il donner à d'autres startups et fintechs ?

JMM - Parier sur l'innovation, la technologie, et sur le long terme ; la croissance exponentielle de Bitso s'est produite au cours des 18 derniers mois. Il y a cinq ans, les crypto-monnaies étaient quelque chose que les gens ne considéraient pas comme viable ; aujourd'hui, c'est une réalité mondiale.

Source : LABS, 05/07/2021