« La croissance du marché néerlandais est vraiment impressionnante » déclare Brice Eymard, directeur du CIVP, l’association professionnelle des viticulteurs de Provence. En effet, les chiffres publiés par l’organisation sont excellents : « en 2009, seulement un peu plus de 3 200 hectolitres de rosé ont été vendus aux Pays-Bas. L'an dernier, c'était plus de 30 000 hectolitres. Cela passe de 426 000 bouteilles par an à 4 M de bouteilles par an. Les exportations vers les Pays-Bas ont ainsi été multipliées par 9,3. En comparaison, les exportations mondiales de rosé depuis la France ont quintuplé entre 2009 et 2020 ». En valeur, la hausse est d’autant plus spectaculaire : « de 1 à 17,3 M EUR en onze ans » toujours entre 2009 et 2021.

Sur l’année 2020, les Pays-Bas ont nettement permis aux producteurs de rosé français de se maintenir face à la crise pandémique. En effet, les exportations de rosé vers le pays ont augmenté de moitié l’année dernière. Les restrictions sanitaires confinant les Néerlandais à domicile ainsi que l’augmentation du nombre de points de ventes aux Pays-Bas peuvent expliquer cette croissance. « Autrefois, le rosé aux Pays-Bas était principalement vendu par les cavistes et les restaurants et très peu en grande surface. Mais lorsque le rosé a commencé à devenir populaire, de plus en plus de supermarchés ont mis du rosé dans leurs rayons. Cela a conduit à plus de visibilité du rosé auprès des clients, et aussi à plus de ventes » explique Brice Eymard. Il note également que le consommateur néerlandais a tendance à acheter des bouteilles plus chères qu’avant ce qui explique la hausse en valeur. « Avant, vous achetiez une bouteille de rosé à 3 ou 4 EUR maximum. Maintenant, vous payez souvent 5 à 8 EUR. Les Néerlandais veulent plus de qualité ».

Le CIVP se montre dès lors optimiste pour la suite : « les premiers chiffres que nous recevons sont encourageants. Nous voyons une tendance positive et les exportations semblent continuer à croître, également vers les Pays-Bas ». Pour l’année 2021, les Pays-Bas devraient confirmer leur rôle moteur pour les exportations de rosé français.

 Source : Frank Renout, Ellen den Hollander, 29/05/2021, www.ad.nl