Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Pays concernés
Irlande
Royaume-Uni
Thématique Actualités du secteur
Bien qu’étant un important exportateur de produits alimentaires, la République d'Irlande est dépendante du Royaume-Uni pour une grande partie de son approvisionnement en farine, qui depuis la sortie du pays de l’UE est soudainement devenue beaucoup plus chère et a amené les politiciens irlandais à se demander si le pays devrait davantage transformer ses céréales. 

La farine produite au RU à partir de blé britannique peut être importée en Irlande à un tarif zéro. Cependant, l'utilisation généralisée de blé importé signifie qu'en vertu des règles d'origine mises en place par l'accord, un maximum de 15 % des céréales venant d’autres pays est autorisé, auquel cas le plein tarif de 172 € la tonne doit être payé. Food Drink Ireland a demandé une dérogation pour le secteur irlandais de la boulangerie, étant donné que 80% de la farine utilisée en boulangerie est importée et les spécifications du produit pour une grande partie de cette farine exigent un pourcentage plus élevé de blé étranger que ce qui est autorisé. Ceci donne un avantage concurrentiel significatif aux entreprises basées en GB, Irlande du Nord ou dans l'UE. 

Les importations de farine en provenance de GB, principal marché de farine pour les boulangeries irlandaises, ont fortement chuté (jusqu'à 25% janv 2021) alors que les entreprises recherchent des approvisionnements alternatifs en provenance d'Irlande du Nord et de l'Union européenne en raison du Brexit. Les deux minoteries d'Irlande du Nord – Allied et Andrews – ont repris environ un tiers de cette activité perdue par la Grande-Bretagne, les minoteries situées dans d'autres parties de l'UE, comme en France et en Allemagne, représentant les deux tiers restants des revenus de la farine britannique perdue à cause du Brexit. Certaines boulangeries irlandaises cherchent désormais de la farine ailleurs en Europe pour s'assurer qu'il y avait un approvisionnement ininterrompu. Les boulangeries irlandaises important encore de GB ont elles choisi de payer le droit de douane. Une des solutions serait d’acheter la farine dans les moulins en Irlande du Nord. Cependant, les usines du Nord fonctionnent à pleine capacité et ne pourraient jamais répondre à toute la demande de la République. Les usines d'Irlande du Nord envisagent cependant d'ajouter des capacités supplémentaires pour répondre à la demande accrue de farine de la République à la suite du Brexit.

Sources: Chris Lyddon, World Grain, le 27 avril 2021- Simon Carswell, Irish Times, 29 juin 2021