Le travail à distance et la nouvelle vague de cyber-attaques a eu cela de bien de tirer vers le haut les investissements en solution de cyber-attaques. Assez logiquement, les fonds de capital risque investissent en grande pompe : a la mi année 2021, les startups de cybersécurité ont déjà levé 9,9 Mds USD dans le monde, soit 96 % du total levé en 2020 (données PitchBook). Dans le même temps, la valorisation moyenne des entreprises qui lèvent des fonds a plus que doublé atteignant 475M USD.

Les attaques de rançongiciel ("ransomware" en anglais) visant Colonial Pipeline et le producteur de viande bovine JBS ont montré à quel point des hackers pouvaient mettre à genoux des grandes entreprises. Deux évènements symptomatiques de la forme asymétrique que prend la guerre capitaliste que se mènent les états depuis plusieurs décennies. 

Le télétravail aussi a indirectement favorisé l'investissement dans les sociétés de cybersécurité.  Avec l'augmentation du nombre d'utilisateurs distants, d'appareils mobiles et de points d'accès aux données dans le cloud, les entreprises ont besoin d'une protection plus solide pour faire face à ce que les américains appellent le "Swiss Cheese problem", métaphore évoquant les failles dans leur réseau IT. La sécurité du cloud est d'ailleurs celle qui attire le plus d'investissement, à l'image de Lacework qui a levé 525M USD, soit l'opération la plus importante de l'année pour l'instant (janvier 2021).

À mesure que le secteur se développe, la frontière entre la cybersécurité et les autres spécialités technologiques s'estompe. Stripe, la plateforme de paiement, a récemment lancé une technologie permettant de vérifier l'identité de ses utilisateurs, ce qui la met en concurrence avec des spécialistes de cybersécurité comme Okta et Trulioo. Les solutions de cybersécurité sont en chemin pour passer du statut de "nice to have" à celui de "must have", ce qui laisse présager de nombreux rachats dans les années à venir. 

Source : James Thorne, 17/06/21, PitchBook