Date de publication :

Secteur Santé
Pays concerné
Suisse
Thématique Actualités du secteur
Les fédérations Interpharma et Santésuisse alertent sur les prix élevés des médicaments en Suisse et identifient plusieurs mesures pouvant permettre d’alléger les prestations des assurances-maladies.
Image info sectorielle

En 2020, l’écart des prix des médicaments entre un panel de pays européens et la Confédération helvétique s’est creusé par rapport à 2020. En glissement annuel, « les préparations innovantes restent les moins sujettes à la surtarification en Suisse, avec une différence de 6,9 % - contre 4,5 % il y a un an - sur la moyenne des tarifs pratiqués au Danemark, en Autriche, en Belgique, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède, en Finlande et en France ».

Les associations détaillent ensuite « une surtaxe de 11,5 % contre 10 % un an plus tôt » pour ce qui concerne les médicaments originaux mais dont la protection du brevet est parvenue à expiration, alors que les génériques sont en moyenne 45,2 % moins chers dans les pays de comparaison (contre 42,0 % un an auparavant).

Si l’accroissement des écarts de prix peut être largement attribué à l’évolution des taux de change, Santésuisse et Interpharma identifient néanmoins des enjeux structurels. En effet, leurs analyses indiquent que la part du producteur est souvent « très importante dans l'établissement du prix de copies de médicaments originaux ». Par exemple « Sandoz facture 46,31 EUR (CHF 50,66) la boîte de 100 comprimés d'Atorvastatine 10 mg vendue en Suisse, alors que la filiale génériques et biosimilaires de Novartis n'encaisse que 5,65 EUR (CHF 6,18) pour un paquet de 98 comprimés écoulés en Belgique ». Aussi, la différence entre une version générique d’un médicament et sa version originale peut-être très élevée sur le territoire suisse. Pour l’Atorvastatine par exemple, l’écart « va du simple (29,25 EUR ; CHF 32) à plus du double (69,47 EUR ; CHF 76) ».

Santésuisse estime que des économies potentielles s’élevant à 712,86 M EUR (CHF 780 M) pourraient être réalisées et propose pour cela diverses mesures comme « l'établissement d'un système de prix de référence, une priorité accordée à la prescription des génériques ou bien un alignement sur les prix pratiqués à l'étranger ». Elle propose aussi « une baisse des marges de distribution » et « le passage à un examen annuel des critères d'admissions sur la liste des spécialités pour les médicaments protégés ou non par un brevet ». Interpharma s’oppose à ces dernières mesures en plaidant « pour le maintien du rythme triennal de réexamen des tarifs et s'insurge contre les importations parallèles de produits protégés par brevet ».

Sources : Bilan, 27/05/2021, www.bilan.ch ; Communiqué de presse Interpharma, 27/05/2021, www.interpharma.ch