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Eutelsat a injecté 550 millions de dollars dans l’entreprise OneWeb en échange d’une participation de 24%. OneWeb, l’opérateur de satellites britannique basé à Londres, bien qu'en faillite, a d'amitieux projets, tel qu’encercler la planète avec plus de 600 satellites en orbite basse pour fournir une couverture internet à haut débit, y compris dans les zones les plus reculées du monde. Avec l’investissement d’Eutelsat, en plus de ceux de Bharti Global (Inde) et Softbank (Japon), OneWeb voit son financement atteindre 1,9 milliard de dollars.
Neil Masterson, directeur général de OneWeb a déclaré que l’entreprise disposait désormais de 80 % des fonds nécessaires pour financer sa première génération de satellites, dont 30 % sont déjà dans l’espace.
Dans ce secteur, la concurrence est rude. Si Elon Musk est bien décidé à s’y imposer avec sa constellation Starlink de 42 000 satellites – plus de 1 300 ayant déjà été lancés –, son rival, Jeff Bezos, compte bien ne pas être en reste avec son projet Kuiper de 3 200 satellites. Le 19 avril, le patron d’Amazon et United Launch Alliance, filiale de Boeing et Lockheed Martin, ont signé un contrat pour neuf lancements avec la fusée Atlas V.
Cette décision est liée à l’autorisation donnée en 2020 par la Commission fédérale des communications de déployer la moitié de ses satellites dans les six ans, soit avant juillet 2026. Faute d’avoir déjà mis au point sa propre fusée, M. Bezos a été contraint de trouver un autre lanceur. Au regard de ces deux mégaconstellations, un autre acteur, le canadien Telesat, avec son réseau Lighspeed de 298 satellites qui commencera à se déployer en 2023, apparaît plus modeste. Comme OneWeb et ses 648 satellites, il ne s’adressera pas aux particuliers.
Vu leur importance stratégique, tous ces projets jouissent du soutien de leur Etat d’origine, les Etats-Unis pour Starlink et Kuiper, le Canada pour Lightspeed, le Royaume-Uni – et désormais la France – pour OneWeb.
Source : Patrick Hosking, The Times, 28 avril 2021