Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
États-Unis d'Amérique
Thématique Actualités du secteur
Les viticulteurs et les producteurs de vin s’opposent à la poussée de l’industrie du cannabis dans les régions viticoles californiennes.

Les vignerons californiens se battent pour survivre alors que les plus grandes fermes de cannabis font leur chemin dans la région historique du vin américain, entraînant dans leur sillon un large éventail de défis culturels et logistiques. 

Un développement inaperçu 

Comment est-ce arrivé ? Lorsque la Proposition 64 a été adoptée en 2016, 57 % des électeurs californiens étaient en faveur de la légalisation de la marijuana à des fins récréatives. Dans la foulée, plus de la moitié des comtés, on interdit la production de cannabis sur leur territoire. 

Mais à Santa Barbara, en février 2017, les superviseurs du comté ont commencé à permettre aux producteurs, suite à une faille au sein de la Prop 64, qui interdit les opérations de croissance de plus d’un acre de terre jusqu’en 2023, en leur permettant de décrocher plusieurs licences pour la même superficie de terre. Autrement dit, s’ils veulent cultiver 45 acres de cannabis ouvert sur 50 acres de terres, les producteurs peuvent le faire, pourvu qu’ils aient 45 permis.  

Une zone autrefois définie par la viticulture, pourrait devenir, dans quelques années, une zone dédiée au cannabis. 

 

Pourquoi une telle levée de boucliers de la part des vignerons locaux ?

La dégustation de vin est une activité sensorielle, impliquant non seulement le goût, mais l’odeur. Selon l’étude, l’odeur est responsable de 75 à 90 pour cent de ce que nous goûtons. De nombreux établissements vinicoles interdisent aux membres du personnel de porter du parfum ou de l’eau de Cologne, et certains découragent même les déodorants parfumés et les crèmes. 

Ainsi une ferme de cannabis située à proximité pourrait entrer en conflit avec la capacité des visiteurs à sentir et à goûter des vins, et pourrait avoir un impact financier négatif sur une salle de dégustation. 

Enfin, il y a les effluves de terpènes. L’effet de certains composés organiques volatils – comme la fumée ou les terpènes d’eucalyptol – a un impact négatif significatif sur l’arôme et la saveur des raisins. Des professeurs du département de viticulture et d’œnologie de l’UC Davis mènent des recherches intensives pour identifier l’impact ou non de ces composés sur le raisin. 

L’immense majorité des vignerons ne souhaitent pas une interdiction du cannabis. Ce qu’ils veulent, ce sont plutôt des contrôles sur les extensions de nouvelles parcelles, des recherches sur l’effet des effluves de terpène. 

Source: Kathleen Willcox, 05/05/2021, Wine Searcher