Date de publication :

Secteur Tech et Services
Pays concerné
Espagne
Thématique Actualités du secteur
En Espagne, les start-ups du secteur fintech ont commencé à émerger il y a 5 ans grâce à l'écosystème en ébullition de Barcelone, puis elles ont explosé en force à Madrid, en raison du poids de la capitale dans la finance. « 50 % sont à Madrid, 30 % à Barcelone et le reste est réparti dans d'autres villes du pays », indique Rodrigo García de la Cruz, directeur de l'Association espagnole de la fintech (AEFI).
Image info sectorielle

Parmi les fintechs, le secteur des néobanques, composé d'une douzaine d'entreprises locales et étrangères implantées en Espagne, est celui qui a suscité le plus d'intérêt voire d'inquiétude. Il s'agit d'entreprises qui fournissent des services financiers 100% virtuels sans disposer d’agence physique. À savoir que la plupart des entreprises de ce secteur ne disposent pas de licence bancaire mais des licences d'établissement de monnaie électronique (EMI) leur permettant d'opérer en tant qu'intermédiaires alors que l'argent du client est stocké dans de vraies banques.

En Espagne, la seule néobanque qui opère avec une licence bancaire est l'allemande N26, qui compte 600 000 clients dans le pays et 7 M dans le monde. Parmi les entreprises qui opèrent uniquement avec une Licence EMI, on trouve la britannique Revolut, qui compte 650 000 utilisateurs en Espagne, les madrilènes Bnext et Rebellion avec respectivement 400 000 et 200 000 utilisateurs, et la barcelonaise Bnc10, avec 55 000 usagers.

Ces chiffres, à première vue timides comparés aux 7 M de clients numériques de CaixaBank, ou encore aux 5,4 M et 5,8 M de Banco Santander et de BBVA, montrent que le secteur commence à faire son chemin parmi les grands acteurs.

Toutefois, il reste difficile pour ces entreprises d'opérer sur un marché où "la banque traditionnelle a beaucoup de poids et une base de clients très large et très enracinée".

Pour réussir à s'imposer, les néobanques doivent considérer leur service comme un complément et non un substitut de la banque traditionnelle. "Nous ne pouvons pas proposer d'hypothèques ou de prêts, mais nous pouvons gérer les dépenses d'une manière beaucoup plus efficace et simple".

L’objectif futur de ces néobanques est d'obtenir une licence bancaire leur ouvrant ainsi une large gamme de services avec plus d'opportunités commerciales. En effet, la majorité des néobanques présentées dans cet article ne sont pas encore rentables.

 

Source : Blanca Gispert, 14/04/2021, Lavanguardia