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Selon Swissinfo, « la manne dépensée par la population et encaissée par les laboratoires est colossale » : « au moins 493 M CHF entre juin 2020 et mars 2021 » (environ 446 M EUR). S’ajoute en outre le coût de prestations diverses (consultations médicales par exemple).
Le principal poste de dépenses est attribué à l’analyse des résultats par du personnel spécialisé. Sur 82 CHF déboursés par test PCR, 40,80 CHF correspondent aux frais de « main-d’œuvre ». Ce montant a été fixé sur la base du tarif appliqué en 2009 à l’analyse d’examens portant sur les chlamydias. Or, il ne s’avère plus en adéquation avec les évolutions technologiques. En effet, les principaux laboratoires suisses sont désormais équipés de machines réduisant considérablement le travail humain. Le tarif jusqu’alors appliqué en Suisse estimait le temps de travail d’analyse par du personnel spécialisé à 25 minutes par test PCR. En réalité, les laboratoires les mieux équipés y attribuent 3,64 minutes. « Pour 16 heures de travail effectif, la rémunération perçue couvre 416 heures de main d’œuvre ». Si les principaux laboratoires semblent avoir largement profité de cette tarification, certains avancent qu’ils ont aussi connu une « baisse extraordinaire » des autres types d’analyses depuis le début de la pandémie.
C’est dans ce contexte que l’office fédéral de la santé publique a adopté le 15 mars « un nouveau système de remboursements, avec un prix qui varie selon la quantité d’examens, de 64 à 82 CHF. Si moins de 100 000 tests sont effectués en Suisse et au Liechtenstein durant une semaine, le prix maximum sera appliqué. S’il y en a plus de 200 000, c’est le tarif minimal qui fera foi. Entre 100 000 et 200 000 tests, deux autres paliers ont été fixés ». Toutefois, les prestataires d'analyse n'ont aucune obligation de proposer cette baisse aux personnes testées sans recommandation médicale.
Pour Swissinfo, cette nouvelle politique tarifaire ne répond pas « au défi que soulève la diversité des équipements selon la taille des laboratoires. D’une part, les 18 CHF de réduction laissent une marge confortable aux grosses structures. D’autre part, si les petites entités travaillaient effectivement à la limite de la rentabilité, elles ne pourront plus effectuer d’analyse. Cela entraînera une diminution du nombre d'examens et une possible remontée des prix, au bénéfice des plus gros acteurs du secteur ».
Source : Tybalt Félix, Delphine Gianora, 06/04/2021, Swissinfo