"Sans aucun doute, il s’agit de la campagne avec la plus faible production de l'histoire", déclare sans détour le Comité de l’avocat chilien lors de l'évaluation du résultat de la campagne 2020-2021, qui pour beaucoup restera dans la mémoire comme synonyme de prix élevés pour le consommateur, dépassant cinq mille pesos le kilo, soit 5,81 EUR.

Si, au cours d'une campagne moyenne, la récolte nationale d'avocats avoisine 200 000 tonnes, la campagne précédente n’a en effet atteint que 140 000 tonnes. La sécheresse est l’une des principales causes de cette baisse historique. A cela se sont ajoutées des conditions climatiques spécifiques qui ont compliqué la nouaison des avocats, comme des températures très basses en octobre 2019. « Après cela, l'été 2020 a été l'un des plus chauds jamais enregistrés et a frappé la nouaison des avocats dans les vallées intérieures », explique le Comité de l’avocat. La forte baisse de la production a non seulement eu un impact sur les prix élevés du marché national, mais aussi sur les exportations, qui ont diminué de plus de 70% par rapport à la campagne précédente. 

La Covid-19 est également un facteur clé de cette chute. Bien que la consommation de fruits continue de croître à l'échelle mondiale, le comportement des marchés n'a pas été stable et a généré des changements auxquels les exportateurs ont dû faire face rapidement.

« Les marchés qui consommaient peu d'avocats, à cause de la Covid-19, ont soudainement commencé à manger beaucoup d'avocats, tandis que d'autres destinations qui se portaient très bien n'ont pas répondu de manière adéquate », explique le conseiller commercial Rodrigo Kunstmann. 

La nouvelle campagne 2021-2022 devrait enregistrer une reprise des volumes de production qui devraient atteindre des niveaux proches de ceux de l'avant-dernière campagne, autour de 180 000 tonnes. Selon les producteurs, la reprise n'affecterait pas les prix des fruits, car la demande internationale et locale reste forte. Dans ce contexte, il sera nécessaire pour le Chili d'affiner sa gestion agronomique et d'assouplir ses stratégies commerciales pour rester un fournisseur fiable.

Pour rappel, selon les données du ministère de l’Agriculture, près de 30 000 hectares d’avocats sont actuellement recensés dans le pays, soit 4 000 de moins qu'il y a dix ans.

Source : Paloma Díaz, 17/03/2021, El Mercurio Campo