Malgré l’apparition de nouveaux magasins de produits agricoles biologiques et une conscience croissante au sujet de l’alimentation saine et de la protection de l’environnement, le bio demeure encore un marché de niche. Selon Luis Betancur, président de Fedeorgánicos, « il existe une petite consommation au sein des catégories socio professionnelles les plus élevées. Par effet de mode ou par préoccupation pour leur santé, les gens tendent à consommer des produits naturels et sains, mais le concept de l'agriculture biologique n’est pas clair pour eux. » Pour Henry Lopez, de l’association agricole biologique d’Antioquia, « la demande domestique est en train d’augmenter, mais la surface cultivée ne sera pas en mesure de couvrir cette demande. » Actuellement, 95% de la production biologique nationale part à l’export avec des produits comme le café, la banane, le riz, la canne à sucre et l’huile de palme. La production biologique ne bénéficie d'aucune politique de stimulation publique, ce qui peut être un frein à son développement.

Une étude du réseau des marchés biologiques de Bogota, affirme que la motivation principale d’achat des produits biologiques est l'aspect santé, mais que le principal frein est le prix. Les aliments biologiques préférés des consommateurs sont les céréales, les fruits et les légumes que les colombiens sont disposés à payer jusqu’à 10% plus cher par rapport aux produits conventionnels.

Ricardo Londoño Jaramillo, directeur des ventes et des opérations de Merkaorgánico, spécialisé dans la vente de produits biologiques, indique que les ventes du magasin qu’il a ouvert il y a un an et demi ont progressé de 70% depuis l’ouverture et il prévoit d’ouvrir de nouveaux points de vente à Bogota et Medellin en 2021.

L’agriculture biologique en Colombie vit les premières étapes de son développement et n’en est encore qu’à ses balbutiements. Bien qu’il existe certaines cultures d’exportation telles que le café, la banane, le riz, la canne à sucre et l’huile de palme qui se structurent pour atteindre les standards des marchés internationaux, l’agriculture demeure encore largement traditionnelle.

Source: Julián Vélez Robledo, 17/03/21, Agronegocios