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La pression sur les ressources en eau est très forte en Egypte et s'accentue sous l'effet de plusieurs facteurs. D’une part la pression démographique conduit à une augmentation constante des besoins en eau. D’autre part la mise en fonctionnement récente du barrage Renaissance en Ethiopie devrait affecter le débit du Nil à son arrivée en Egypte.
En Egypte, l'eau est majoritairement utilisée pour l'agriculture (~77%) qui ne peut pas compter sur la pluviométrie, extrêmement faible dans l'ensemble du pays, et dépend donc de l'irrigation.
Si la consommation d'eau est élevée, les pertes le sont aussi. L'Egypte ne possède pas moins de 30 000 km de canaux destinés à l'irrigation. Ce réseau est très ancien, il souffre de suintements, d'écoulements et de fuites importantes. Au-delà des fuites, l'évaporation de l'eau des canaux d'irrigation est également une source importante de déperdition. Des milliards de mètres cubes d'eau sont ainsi perdus. Selon les estimations, les pertes avoisineraient 10 Mds de mètres cubes.
En plus de ces déperditions liées aux infrastructures, les méthodes d'irrigation majoritairement employées en Egypte sont très consommatrices en eau. D’un côté, une grande partie des agriculteurs irriguent traditionnellement par inondation. De l’autre, le gouvernement et certaines sociétés privées mettent en cultures des centaines d’hectares de terres désertiques avec l’objectif d’augmenter la production et garantir la sécurité alimentaire du pays et ce à l’aide de rampes à pivot très gourmandes en eau. Ainsi selon un rapport annuel de l'agence égyptienne des statistiques et de mobilisation publique (CAPMAS), la consommation d'eau destinée à l'irrigation s'élevait à 40,2 Mds de mètres cubes en 2019 en augmentation de 10,2 % par rapport à 2018.
Pour assurer l'approvisionnement en eau de l'Egypte, le gouvernement a mis en place un programme de restauration et d'entretien de 7000 km de canaux pour un coût total de 18 Mds d'EGP (~95 M €). Ce programme devrait s'étaler sur deux ans.
En parallèle, de la modernisation des réseaux d'eau, le gouvernement encourage l'utilisation de systèmes modernes d'irrigation comme le goutte-à-goutte ou l'irrigation par aspersion. Le gouvernement promeut ces nouvelles techniques par de la formation et de la sensibilisation auprès des agriculteurs qui, pour certains, s'avèrent réticents à l'idée d'abandonner l'irrigation par inondation. En sus de la formation et de l'assistance technique, le gouvernement met en place des incitations financières pour les exploitants qui souhaiteraient s'équiper. L'Etat égyptien a ainsi passé des accords avec Banque Misr, The National Bank of Egypt et the Agricultural Bank of Egypt pour promouvoir l'accès aux financements des agriculteurs.
Ces programmes incitatifs couplés à l’augmentation du coup de pompage du l’eau, en lien direct avec l’augmentation des prix de l’électricité et de l’essence entrainent une demande très forte en équipements. De nombreux distributeurs cherchent à référencer de nouvelles solutions pour y répondre.
Sources : CAPMAS, Enterprise "Why water leakage in agriculture could be our most pressing water infrastructure problem" , Enterprise "AfDB could be the newest lender to support our water-saving plan" , Enterprise "Infrastructure : What's to come in 2021 ?"