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La Pologne accélère sa sortie du charbon et souhaite investir massivement dans des énergies alternatives, parmi lesquelles l’énergie nucléaire est clairement identifié. Ne disposant pas encore actuellement de source de cette énergie, le pays souhaite, dans le cadre de sa nouvelle politique énergétique, construire entre 6 et 9 GW de puissances sur ce segment. A ce stade, et avec le Brexit, la Pologne apparaît donc comme le pays de l'Union européenne ayant le plus important programme nucléaire dans ces prochaines années.
Six réacteurs devront entrer en fonction d'ici vingt ans, avec la mise en service du premier d'entre eux prévue pour 2026.
Le pays engage de nombreuses initiatives pour trouver un partenaire technologique et industriel pour ce projet, dont le coût est estimé à environ 34 Mds EUR (le modèle de financement reste à définir). Des échanges sur un éventuel partenariat ont eu lieu en 2020, notamment avec les Etats-Unis. Les Français souhaitent également se positionner sur le projet. Début février 2021, un an après la venue du président Emmanuel Macron en Pologne, Franck Riester, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, a effectué une visite à Varsovie accompagné du PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy et de l’ancien directeur de la société Vallourec, Philipe Crouzet, récemment nommé Haut Représentant pour la coopération avec la Pologne dans le domaine de l’énergie nucléaire civile.
Le Ministre Riester a entre autres rencontré Michal Kurtyka, Ministre polonais de l'Environnement, et Piotr Naimski, Secrétaire d'État et plénipotentiaire du gouvernement pour les infrastructures énergétiques stratégiques. Les discussions ont principalement concerné le secteur nucléaire, abordant plus précisément la technologie EPR et une coopération possible avec EDF, présent depuis longtemps en Pologne. Suite à ces discussions, EDF devrait présenter d'ici 12 mois une offre complète avec proposition de financement pour la construction de réacteurs. L'offre française sera donc étudiée en même temps que l'offre américaine. Les Français sont perçus comme l’une des alternatives potentielles dans le choix d'un éventuel partenaire mais leur offre est selon des sources locales perçue comme particulièrement coûteuse. La décision concernant la sélection du partenaire doit selon le calendrier être prise en 2021.
Source: Business Alert, Energetyka 24.