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Le coronavirus a frappé très violemment nos sociétés jusqu’à paralyser notre économie mondiale.
Pour faire face à cette pandémie, il a fallu que plusieurs acteurs développent divers vaccins afin d'être certains de pouvoir en produire en assez grande quantité, mais également développer différentes technologies de vaccins afin de maximiser nos chances d’éradiquer ce virus SARS-CoV-2 ; En effet le développement de médicaments thérapeutiques en général mais également des vaccins connait un fort taux d’échecs dans l’industrie de la santé. Prévoir ainsi divers types de technologies permet d’optimiser les "angles d’attaque" contre ce virus et d’ainsi maximiser nos chances de le détruire.
Cependant on peut noter que la qualité d’innovation technologique réside encore et toujours au sein des biotechs et start-ups répondant les premières à cette pandémie (Moderna/BioNTech), et les ‘Big Pharma’ plus en retrait, développant leurs propres vaccins par des technologies plus traditionnelles mais finalisant toujours leur développement clinique (AstraZeneca, Sanofi/GSK etc.) ou bien offrant un partenariat de co-développement et une solution de "‘scale up" de la production de quantité" nécessaires de doses avec des infrastructures bien plus robustes (e.g Pfizer/BioNTech).
Et à ce jeu là c’est bien l’ARN messager qui est sorti du lot cette année. En effet les vaccins à base d’ARNm représentaient l’avenir et désormais le présent de la vaccination, tant cette technologie de rupture permet une production optimale (plus facile à désigner et produire) et extrêmement flexible (possibilité de modifier la séquence ARN afin de répondre à tout type de mutations du virus, notamment sur le gène S "Spike Protein" qui affecte grandement la viralité du virus).
Les deux développeurs majeurs de vaccin ARN sont Pfizer/BioNTech avec un partenariat transatlantique, ainsi que Moderna Tx, une biotech basée dans la région de Boston, Massachusetts.
Cette avancée technologique de rupture leur a permis de développer plus rapidement leur vaccin candidat et de finaliser leurs phases cliniques aux Etats-Unis et en Europe en moins d’un an (record mondial, précédemment détenu par Merck, seulement 4 ans, pour son vaccin développé contre les oreillons en 1963[1]). Ces deux développeurs se sont vus accorder une "Emergency Use Approval" (EAD) par la FDA afin de commencer les campagnes de vaccination fin Décembre/début Janvier.
Cependant, Pfizer et Moderna sont seulement capables de produire environ 50M de doses en ce début d’année, d’autres livraisons de plus grands volumes d’environ 350M de doses devraient arriver d’ici Juin-Juillet[2]. La population des Etats-Unis étant d’environ 329M d’habitants, cela devrait pouvoir couvrir une grande partie de la population en ce début d’année. Cependant chaque vaccin requiert deux doses par patient, espacées de 3 ou 4 semaines (selon Moderna ou Pfizer) afin d’atteindre l'immunité complète, ce qui va sérieusement compliquer l’équation.
C’est sous cet angle que J&J, par le biais de son entité pharmaceutique Janssen basée en Belgique, a décidé d’attaquer le problème Covid avec un vaccin basé sur l’adénovirus (humain) et initialement développé afin d’immuniser les patients avec une seule dose. Cependant il s’avère que leur développement clinique compte désormais des phases cliniques comprenant deux doses par patient, après des premiers résultats moins convaincants en "unidose"..
Un autre acteur sérieusement en course pour son développement de vaccin anti Covid est Novavax, une biotech basée au Maryland. Sa technologie repose sur une expertise plus conventionnelle de "spike protein" (protéine à la surface du virus) directement insérée au sein du patient afin d’induire une immunité. Ce vaccin très prometteur à fait l’objet d’un investissement de plus d’1,6 milliard de dollars[3] par le gouvernement américain ainsi qu’une commande de +100M de doses.
Enfin, le gouvernement américain s’est réservé une ‘option’ de 300M de doses du développeur AstraZeneca (UK) développant son propre vaccin basé sur une technologie également plus conventionnelle d’adénovirus (Chimpanzé). Cependant des résultats cliniques de phases III assez contrastés (une demi-dose pouvait engendrer une meilleure immunité soit +90%, que chez certains patients ayant reçu deux doses soit 60%). Tous ces éléments font que beaucoup d’acteurs de l’industrie doutent d’une autorisation d’utilisation aux Etats-Unis par la FDA.
Les prochains mois nous diront quels vaccins représentent la meilleure efficacité de lutter contre cette pandémie et quels développeurs verront leur technologie déployée chez le plus de patients.
Nous devons toutefois surveiller de très près les nombreuses souches de virus engendrées par les différentes mutations de son code génétique, afin d’anticiper potentiellement de nouveaux vaccins si le cas se présente, et là encore les vaccins ARNm semblent être les plus performants, pouvant notamment prévoir une nouvelle séquence ARN totalement in silico (par ordinateur) en incluant certainement de nouveaux essais cliniques plus courts cette fois ci.
L’année 2020 était une année d’urgence en termes de développement de vaccins, et les +200 acteurs actuels développant leurs propres vaccins pour les mois/années à venir devront proposer une innovation technologique encore plus forte afin de se démarquer de leurs concurrents.
Plusieurs développements sont en cours pour des vaccins unidose, par voie orale ou par "‘patch"’ sur la peau, avec potentiellement une meilleure efficacité et/ou une immunité sur le plus long terme, également pour inclure d’autres virus du style vaccin grippe + covid + nouvelle mutation, etc... Tout est fait pour faciliter une administration du vaccin ainsi que permettre une immunisation durant le longtemps possible, l’avenir est donc plein d’espoir !!