Une dynamique de relance

L’économie libyenne dépend presque entièrement des exportations de pétrole et de gaz. En 2021, le pays a fait des progrès significatifs qui se sont traduit par un fort rebond de la production pétrolière. Ainsi, le PIB a augmenté d’environ 123,2 % du PIB en 2021, dans un contexte de forte reprise des prix du pétrole et de la production pétrolière nationale. Cette croissance vertigineuse a toutefois repris une trajectoire plus normale pour se stabiliser à 5,5 % en 2023.

Une économie basée sur la consommation

La population libyenne de 6,5 millions d’habitants, dotée d’un fort pouvoir d’achat, comprend une main-d’œuvre de 2,5 millions de personnes. La part de l’agriculture dans l’économie libyenne est négligeable, représentant 1,8 % du PIB et employant 16,4 % de la population active (Banque mondiale). Les principaux produits comprennent le blé, l’orge, les olives, les dattes, les agrumes, les légumes, les arachides, le soja et le bétail. Les conditions climatiques arides et la mauvaise qualité des sols limitent fortement la production agricole ce qui fait de la Libye un importateur net de produits alimentaires. La forte propension à consommer de la population locale, cumulée à leur pouvoir d’achat offrent aux exportateurs français de produits alimentaires des opportunités à saisir. Pour illustrer, la région de Tripoli consomme à elle seule plus que toute la population tunisienne.

Les hydrocarbures moteur de l’économie libyenne

L’industrie est l’épine dorsale de l’économie libyenne en raison de la forte industrie pétrochimique. Elle représente 77,5% du PIB et emploie 24,4% de la population active (Banque mondiale). La production comprend le pétrole, la pétrochimie, l’aluminium, le fer, l’acier, l’agroalimentaire, le textile, l’artisanat et le ciment. Bien que l’industrie pétrochimique libyenne, en particulier les exportations de pétrole du pays, aient été négativement impactées par la pandémie et la chute des prix du pétrole, le secteur a montré des signes de reprise depuis 2021.

Les services représentent 20,7 % du PIB et leur part dans l’emploi total s’élève à 59,1 % (Banque mondiale). Bien qu’il s’agisse du deuxième secteur en importance en Libye, des industries importantes, telles que le tourisme et la vente au détail, sont nettement sous-développées. Les services financiers et les transports représentent cependant une part importante du secteur des services. Même si les effets de la pandémie se sont fait sentir dans le secteur des services en 2020 et 2021, le secteur n’a pas été aussi touché que l’industrie.

Un pays en reconstruction

Le paysage libyen en matière d’infrastructures et de construction est en pleine transformation. La Vision 2030 d’Ihya Libya (en français, résurrection de la Libye) vise à relier toutes les villes à des routes de haute qualité, à des réseaux de communication, à l’électricité et à l’approvisionnement en eau, tout en fournissant des installations sociales de pointe. L’urbanisation progresse rapidement, une part importante de la population résidant dans les zones urbaines, ce qui nécessite la mise en place de logements adéquats, d’eau potable et d’opportunités d’emploi. Le secteur de la construction, en particulier à Misrata, est en pleine croissance, grâce aux investissements privés et aux contributions du secteur public, dans le but de créer des emplois et d’attirer les investisseurs étrangers. Toutefois, le pays est confronté à des défis en raison des dommages causés par le conflit, qui ont un impact sur les infrastructures essentielles et les services sociaux de base, avec un besoin substantiel de reconstruction et de développement. Des projets de construction de nouvelles lignes ferroviaires et de nouveaux ports sont également en cours, ce qui témoigne de la volonté de renforcer les capacités de transport et de logistique.

Enfin, le secteur de la santé en Libye a été confronté à des défis importants, notamment en raison de l’instabilité politique et économique. Le rapport 2020 de l’Organisation mondiale de la santé a mis en évidence des questions stratégiques telles que la nécessité de soutenir la prestation de services, la prise de décision stratégique, ainsi que la planification et l’élaboration de stratégies. En réponse, le ministère libyen de la santé a lancé la stratégie nationale pour les soins de santé primaires 2023-2028, axée sur le renforcement des services de santé et l’amélioration de la santé de la population. Cette stratégie s’aligne sur l’approche de l’OMS visant à atteindre la couverture sanitaire universelle grâce aux soins de santé primaires, à l’action multisectorielle et à l’autonomisation des communautés